Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des Mots Démos Des Maux ...
Des Mots Démos Des Maux ...
Publicité
Archives
29 décembre 2013

Les labels qui ont une âme . part.1

 A l'heure où la vente de disques est en chute libre, où la notion-même de support matériel
contenant de la musique est remise en cause, l'existence des maisons de disques, et plus spéci-
alement des labels indépendants est en danger. La plupart ont opté, comme défense à la descente
de leurs ventes, une visibilité claire et pratique sur internet. Cela pour permettre aux gens de
se renseigner sur les artistes, et accessoirement de commander les albums via la toile.
Ces cyber-mailing lists remplacent les catalogues papiers des labels indés d'antan, et ce dans
n'importe quel milieu ou style musical. Je voudrais à travers cet article communiquer mon atta-
chement à ces structures en marge des major companies dominantes, spécialisées dans la variété et
les artistes "grand-public" tels qu'ils soient, pourvu qu'ils ramènent de l'argent.
Il y aura plusieurs parties à mon propos, et je souhaite dans la première vous exposer mes avis et
goûts en matière de labels portés sur la ou les musiques traditionnelles, essentiellement anglo-
saxonnes mais pas seulement. Et le terme "traditionnel" ou "folk" doit être pris au sens le moins
strict du terme. Car l'une des qualitées premières des labels dont je vous parlerai est l'ecléctisme.

    Plus l'on s'enfonce dans les méandres de la musique folk (encore une fois au sens large: je ne
pense même pas à Bob Dylan), plus on a à faire à des disques provenant de, disons, une dizaine de
labels différents, qui reviennent indubitablement dans votre discothèque si vous prenez la peine de
jeter un coup d'oeil sur le bas de l'arrière de l'objet, où réside en principe le logo et le nom de
la maison de disque. Je tiens à préciser que je ne suis pas collectionneur dans l'âme, et que malgré
mon amour pour le vinyl, j'achète de plus en plus de réeditions en CD, contenant souvent moult infor-
mations sur la musique, et je résèrve ma platine vinyl pour quelques rares originaux, rares car coûtant
très cher. Je suis loin d'avoir une paye de ministre, donc j'achète de plus en plus de CD, car ils ne
valent plus rien et comme je l'ai dit, les rééditions sont souvent l'occasion d'écouter des bonus tracks
et d'apprendre des choses importantes sur le contexte du disque. (Je suis fou de joie quand je tombe sur
un mini- livre de trentes pages en guise de pochette). Je vous parle donc de disques CD, que ce soit
bien clair. Dernière chose: je vous renseigne sur des labels indépendants mais qui sont parfois à la
botte de gros labels ou de mêmes distributeurs que les majors companies. Donc ne vous offusquez pas si
mon propos concerne AUSSI des grosses maisons de disques, car celles-ci font parfois un très bon
travail, n'en déplaise aux puristes et aux extrémistes de la culture underground.

    Quand j'ai commencé à découvrir le blues rural, la musique old-time, les musiques folkloriques, les
spirituals, le cajun, une ou deux structures se sont imposées à moi: les plus fameuses en fait, YAZOO re-
cords, FOLKWAYS records, et les français de FREMEAUX ASSOCIES pour qui j'éprouve un grans respect. Je vous
exposerai mon point de vue sur ces trois labels plus tard. Pour l'instant, parlons d'autres petites mai-
sons, américaines ou européennes qui font vivre la musique folk avec leurs qualitées et leurs défauts.
   Dès le départ de mon périple dans le folk (ce que j'appelle, personnellement, "old-time"), j'ai tout de
suite intégré que l'Anthology of American Folk Music, compilé en quatres volumes par le génie Harry Smith,
était une pièce maîtresse, la clef de voûte du genre. Et en parlant de genre, la particularité-même de ces
compilations était le mélange des genres. Peu importe la couleur de peau des artistes, leur orientations
religieuses, leur langue. Ainsi on avait là un panel scrupuleusement choisi pour définir l'ensemble de la
musique traditionelle des Etats-Unis au début du vingtième siècle (surtout entre 1920 et 1930). Les trois
volumes originaux sortirent en 1952 sur Folkways records, label naissant fondé par Moses Asch en 1948. Les
réeditions se sont succédées. En CD, la version du label REVENANT est très bien faite, un large pan de
l'histoire de Harry Smith y est raconté dans le gros livret ainsi que des crédits précis et des textes d'
artistes tels que John Fahey ou Ed Sanders des Fugs. J'ai une version 33 tours vinyl du Volume quatre,
plus tardif, sur l'obscur DOXY music, qui, visuellement, est digne d'intérêt (pochette soignée, vinyl bleu)
mais qui manque d'informations sur les artistes. Et puis en plongeant dans le country -blues, deux labels
ont retenus mon intention: WOLF records, une structure de Vienne, Autriche, qui a une antenne américaine.
Ces derniers semblent se spécialiser dans le blues rural, avec des disques d'artistes en plusieurs volumes chro-
nologiques tels ceux de Tommy Johnson, Furry Lewis, Blind Willie McTell, plus des compilations par "scènes
musicales" (Alabama blues 1925-1930,...). Leur mérite est de sortir des artistes bons, réputés, et parfois
oubliés de l'industrie discographique. Les sessions sont bien renseignées, mais les livrets sont courts et
parfois, la qualitée sonore laisse à désirer. Visuellement, c'est toute en sobriété, parfois un peu trop.
    C'est un peu la même chose avec le label DOCUMENT: des sorties pertinentes (pour exemple, des lives rares
de Son House, des artistes introuvables comme ED BELL d'Alabama) mais le son est parfois à la limite de l'é-
coutable sur certains disques. Les sessions sont bien créditées, le visuel et le livret sont cependant très
succints. Mais là où WOLF se cantonne au country-blues, DOCUMENT nous emmène vers d'autres genres (country
old-time, musique folklorique). Leur catalogue va donc de Texas Alexander aux Allen Brothers). Plus que le
style, c'est la période (1915-1950, avec un faible pour 1920-1930) qui semble motiver ce label.
   L'un des premiers enregistrements de blues du Delta que j'ai eu était une compilation de Skip James.
Quand j'ai su qu'il s'agissait de sessions des années du Folk-blues revival, je me suis empressé de me procurer
la session de 1931 qui n'avait pour ainsi dire rien à voir avec celle des années soixante. Je suis tombé sur
un disque "REV-OLA recordings" (division of Cherry Red, label anglais). C'était un chouette objet et là où
REV-OLA est monté encore plus dans mon estime, c'est quand j'ai découvert qu'ils sortaient toutes sortes de
musiciens très originaux, comme JOHN JACOB NILES, artiste inclassable mais aussi classieux que Skip James.
Je n'ai cependant pas étudié leur catalogue dans son intégralité, mais il semble que l'originalité et l'écléc-
tisme soient leurs maître-mots. (de Leadbelly aux Weavers, de Little Richard à Douglas Dillard, grosse poin-
ture du revival bluegrass de Californie).
  Dans le genre "petit label incongru que personne ne connait mais qui sort des bons disques", il y a aussi
"COMET records" (division of UNIVERSE) qui m'a fait découvrir les "last sessions" de Leadbelly réeditées dans
les années 2000.
   Encore des bonnes surprises avec JSP, qui édite des coffrets de musique folk et/ou afro-américaine.
Charley Patton, la Carter Family, Charlie Poole, thêmes comme le cajun... Tous ont un bon son et les disques sont
bien renseignés. A noter que ce label fonctionne souvent par coffret de quatre ou cinq albums, présentant des
"intégrales" ou tout du moins un large choix de chansons par tel ou tel artiste ou style musical.
   Avant de passer aux grosses pointures (artistiquement parlant), voici encore quelques structures évoluants
dans la musique traditionnelle essentiellement américaine. La major COLUMBIA a un sous -label consacré au blues
primitif qui a le mérite d'être sérieux, complet et concis. Ils ont sortis, gros livrets à l'appui, des compilations
exhaustives de Robert Johnson et Blind Willie Johnson, ainsi que la première session de John Hurt, entre autres.
Le nom de cette série est "Roots'n'blues" et ils ont au moins une trentaine de référence.
  Côté indépendants, le label COUNTY sort des compilations à thêmes tels que les "rural string bands" en Virginie,
dans le Mississippi ou au Tennessee. Les visuels sont bons et les disques clairement accompagnés de documentation
pertinente.
    La série "Saga blues", sous-label de je ne sais plus trop quelle grosse maison, a des sorties pertinentes sou-
vent thématiques, avec un livret complet français/anglais. On trouve parmi ces disques des compilations de Spirituals,
les originaux des chansons reprises par Elvis Presley, un disque de blueswomen, et des artistes autour de concepts
du genre "Josh White, the bluesman, the evangelist and the folk singer". Gérard Herzhaft s'occupe des textes de
l'insert, ce qui est gage de qualité, mais hélas, le choix des titres est parfois désordonné et peu pertinent.
Personnellement, je ne suis pas fan de leur visuels. Il faut quand même leur reconnaître un grand choix en matière
d'artistes blues et rythm'n' blues.
   Un très bon label californien du nom de ARHOOLIE roule sa bosse depuis assez longtemps et il a vraiment la classe.
Un aspect visuel sobre mais sympathique, un éclectisme et un choix d'artistes dont beaucoup pourraient prendre de la
graine, c'est un de mes favoris. DE Lightnin Hopkins à Libba Cotten, d'Amédée Ardouin (le plus grand des cajuns) à des
compilations de Tex-mex ou de Mariachi pointus, de samplers yiddish ou Ukrainiens joué avec des fiddles américains à
Mance Lipscomb, bravo Arhoolie.
    On quitte un peu les musiques traditionelles pour se rapprocher du rythm'n'blues, rockabilly et folk contestataire.
En effet, le label METROSELECT édite des compilations, soit par artistes (double CD de Woody Guthrie, John Lee Hooker,
Jerry Lee Lewis,...) soit par thême ( SUN records, Million Dollar Quartet, Dust bowl blues sur le revival folk, Foggy
Mountain Breakdown sur les musiciens bluegrass,...). Très bonne initiative dotée d'un poster souvent très beau et d'un
choix pertinant de titres. Je préfère personnellement écouter des albums que des compilations, mais celles-ci sont assez
bien fichues.
    Retour au trad.,Le label CANYON (de Phoenix, AZ), fondé en 1951, est spécialisé dans les musiques amérindiennes (du  
nord) avec plus de cinq-cents références. Tous styles confondus, et toute zone géographique explorée, du Canada à la
Floride.
    SNAPPER music est une structure sous-divisée en deux séries très interressantes: "Complete roots" et "Complete blues".
La première a comme concept la présentation des influences majeurs de certains artistes, en une bonne vingtaine de titres
qui illustrent la filliation avec l'artiste en question. Pour exemple, ils ont sortis "The roots of Nick Cave", "The ro-
ots of the Byrds", ou bien encore les Doors aussi bien que les White Stripes. C'est à mon goût une chouette initiative,
originale et qui tient debout artistiquement parlant. Le volume sur les influences de Gram Parsons m'a fait découvrir,
à l'époque, un tas de titres blues, country, gospel et rockabilly qui m'ont ouvert l'appétit et la voie vers les musiques
folk américaines.
La deuxième série de chez Snapper est totalement dédiée au blues, dans sa globalité. Les pionniers du genre ont droit à des
coffrets trois disques compact (Blind Lemon Jefferson, Robert Johnson, Leadbelly, Blind Willie Mc Tell, John Lee Hooker,
Charley Patton) et les autres à un simple, et ils sont assez nombreux à apparaître dans ce catalogue (au moins une soixan-
taine de références, du Chicago blues au country blues en passant par les chanteuses classiques et les formations tardives
de blues-rock).
   Les disques du label indépendant HOO DOO RECORDS m'ont tout de suite tapé dans l'oeil quand j'ai aperçu leurs couleurs
vives dans le rayon Rock'n'roll des disquaires (et oui, ils existent encore même s'il faut les chercher longtemps). Spécia-
lisés dans le rythm'n'blues et le rockabilly, ces galettes sont au top visuellement parlant, on ne peut pas les rater.
Preuve que même avec des compacts, moins grands que les vinyls, on peut sortir des objets d'art et ne pas négliger l'aspect
esthétique du disque. Leur catalogue, tout en restant dans la ligne conductrice des débuts du rock, est assez varié et il
compte au moins une cinquantaine de références. Sur chaque disque, l'espace sonore est occupé entièrement car on y trouve
souvent deux ou trois albums de chaque artiste, ainsi que des bonus tracks. Les chansons de cette époque, dans ce créneau,
ne dépassant pas deux minutes trente, le CD peut ainsi être gavé au maximum. Les notes de pochettes sont soignées et accompa-
gnées de nombreuses photos. Les artistes "classiques" (Presley, Richards, Berry, Holly...) côtoient d'autres moins connus ou
antérieurs mais tout aussi talentueux (Louis Jordan, Link Wray, Screamin'Jay Hawkins, Dale Hawkins...). C'est donc un gros
coup de coeur pour moi que ce petit label américain.

    En parlant de coup de coeur, je veux m'attarder sur trois maisons de disques majeures tant par leur pertinence que par leur
éclectisme, que par leur engagement envers les musiques traditionnelles d'où qu'elles viennent et de toutes époques confondues.
Premièrement, il y a YAZOO RECORDS. Deuxièmement, il y a SMITHSONIAN/FOLKWAYS RECORDINGS, et enfin un français: FREMEAUX ET
ASSOCIES.
   YAZOO records tire son nom d'une fameuse rivière du Delta du Mississippi. Mais ne vous méprenez pas: même si les disques de
Delta blues y sont nombreux, on trouve dans leur catalogue beaucoup d'autres choses. Les gérants de ce label se sont initiale-
ment intéressés à la musique afro-américaine du Vieux-Sud, mais les possibilitées énormes les ont assez vite menées vers un
chantier où tout restait à faire: Témoigner de toutes les musiques traditionelles et folkloriques. Les musiques authentiques,
témoignants du passé et des évolutions, non pas justes musicales, mais aussi sociales, politiques, spirituelles. Ainsi Yazoo
prit soin d'associer à ses disques une bonne part de documentation, un livret exposant le contexte et l'histoire des oeuvres.
Balayant toutes les musiques nord-américaines dites "commerciales" (blues, country, cajun, jazz), le label s'est diversifié
de manière à traiter tous genres de musique: chants ouest-africains, yiddish, hawaïens, folklore européen, et j'en passe.
Yazoo a compris que les interactions entre des formes variées de musique ancienne et les musiques commerciales étaient nom-
breuses. Il est donc tout à fait pertinent d'aller à la source de ces formes pour comprendre comment elles se sont muées
au début du vingtième siècle en formes plus fédératrices et plus largement diffusées. Yazoo est un relais, un témoin, comme
les autres labels de cet acabit. Il joue le rôle du teneur de lampe-torche nous éclairant l'héritage culturel passé. Merci.
     SMITHSONIAN/FOLKWAYS est en réalité la réunion de deux structures:le "Smithsonian institute" administration culturelle
gérant le National Museum aux Etats-Unis, et le label Folkways. Ce dernier fut fondé en 1948 par Moses Asch pour documenter
"de la musique, des récits, des sons provenant du monde entier". En effet, les disques, initialement des 33 tours étaient
répertoriés par genre, allant du folk naissant de Woody Guthrie à la musique old-time, des chants venant de toute l'Afrique
à des discours syndicalistes des mineurs appalachiens, des musiques irlandaises à du cajun ou du folklore indien. Folkways a
eu cette idée brillante de promouvoir les artistes folk naissants (Pete Seeger, New lost city ramblers, Peggy Seeger...) aux
musiciens plus vieux encore en activité (Leadbelly et autres country-bluesmen, Bascom Lamar Lunsford...), cela mêlé aux
musiques traditionnelles venant du monde entier. En 1987, l'héritage de Moses Asch est acquis par Smithsonian et les deux
structures fusionnent, donnant naissance à "Smithsonian/Folkways records". Ils ont fixé leur point d'ancrage à Washington,
et éditent désormais des CD qui sont très bien présentés et documentés. Un seul point négatif à mon goût, une série nommée
"Smitsonian folkways archives" est décevante car aucun renseignement ne figure dans le livret (d'ailleurs il n'y a pas de
livret). La date d'enregistrement ou de sortie initiale n'est même pas mentionnée, à peine si l'on connaît les titres de
chansons. Ce fait ne m'empêche pas de faire de ce label l'un de mes préférés concernant les musiques traditonnelles.
   Enfin, le dernier de mes favoris est FREMEAUX ET ASSOCIES, un "éditeur sonore" plus qu'une maison de disques. C'est en
tout cas comme cela qu'ils se présentent. Basé en région parisienne, il sort des albums de discours philosophiques, poli-
tiques, et historiques. Plus encore, des disques scientifiques, humoristiques ou destinés aux enfants. Et au milieu de tout
cela, on trouve une section musicale. Leur écléctisme, la diversité de tous ces témoignages me suffisent à vanter les mérites
de Frémeaux et Associés, mais je ne vais pas vous parler politique ou philo, car ici c'est la musique qui nous concerne.
Cette fameuse section consiste en une série de coffret de deux ou trois CD ou de disques simples, tous étant très identi-
fiables de par le visuel clair et précis, présentant le nom de l'artiste ou du thême proposé, les dates concernées, et une
photo de fond. Leur livret est souvent très complet et passionnant. J'en profite pour tirer mon chapeau encore une fois à
Gérard Herzhaft qui s'occupe des textes dans les séries blues/country/rock'n'roll. Décidément cet homme est partout, je vous
en reparlerai. Je précise que le livret est très dense, non seulement car il est bien fourni, mais aussi car il est écrit en
anglais et français. Pour les non-anglophones, c'est une aubaine que de pouvoir se renseigner correctement. On trouve souvent
de belles illustrations, ce qui ne gâche rien. Musicalement parlant, l'écléctisme est de rigueur: jazz, boogie, blues, gospel,
country, rock, chanson française, internationales, musiques de danses, cajun, musiques du monde (tout continent inclus, je ne
peux pas tout citer mais le catalogue est impressionant, de Chine au Brésil en passant par Israël et les Antilles), classique,
musique de films. Des intégrales sont souvent proposées, comme dans le catalogue 2013, celles de Sister Rosetta Tharpe, de
Charles Trenet et Charlie Parker. Leur catalogue papier est un grand format de 75 pages. Les artistes sont associés à des
époques ou des scènes qui débouchent sur de nombreuses compilations du style "Le banjo américain à cinq cordes, 1901-1956" ou
"Bermuda: gombey et calypso, 1939-1959". Je me répète, mais ce qui est vraiment épatant est l'éclectisme de ce catalogue.
Même si je ne suis pas un fan de compilations (je préfère les albums ou les disques classés par période, chronologiquement
précises et concises), je dois admettre que celles de Frémeaux sont vraiment pointues et dignes d'intérêt autant pour le con-
naisseur que pour le profane tentant de mettre un pied dans tel ou tel musique.

      Voilà ce que je peux vous dire sur les labels qui me semblent bons dans le domaine du traditionel et du folklore. Ce texte
est le premier volet d'un exposé sur les maisons de disques, vous aurez la suite bientôt. J'ai trouvé important de mettre
l'accent sur ces labels qui, certes, ne sont pas à l'origine directe de la création, mais qui ne sont pas dispensables dans le
processus de promotion et de distribution des disques: je veux dire que l'âme de l'artiste est essentielle, mais celle d'un label
s'il en a une, est très appréciable et met vraiment en valeur le travail artistique. On ne peut pas négliger également le rôle
de découvreur ou redécouvreur de musiciens tombés dans l'oubli parfois injustement. Outre la découverté d'artiste à vocation
"commerciale", il y a aussi la découverte d' artistes du domaine purement folklorique, qui n'ont jamais voulu avoir de renommée
car la musique est pour eux une simple expression vitale, complètement vide du concept de commerce. Frémeaux, Yazoo, Folkways,
Arhoolie et compagnie nous permettent d'apprécier ces gens ordinaires qui vivent leur musique avec une passion et une verve
souvent absente de la musique pop. Je termine donc en remerciant ces passeurs de cultures, ces relais, que sont les labels qui
ont une âme.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité